Le projet de Loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), en discussion à l’Assemblée nationale depuis le 9 septembre, propose plusieurs mesures en soutien à la recherche public/privé. Le projet, porté par la ministre Frédérique Vidal, s’adresse aux doctorants, aux chercheurs et aux universités. POC Valorisation revient sur les mesures concrètes et encore à débattre du projet de loi, avec le président de l’AiCarnot, l’association des Instituts Carnot.

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Trois questions à Philippe Véron, président de l’AiCarnot

Le président des Instituts Carnot est satisfait des mesures de soutien à la recherche partenariale, même s’il attend des assurances sur les actions en faveur des Instituts Carnot, annoncées dans le projet de LPPR au printemps dernier.

Le doublement du budget des Instituts Carnot avait été annoncé en juin dernier. Mais il ne figure pas dans le projet actuel de LPPR. Avez-vous reçu des assurances sur ce point, de la part du ministère ?

Rien n’a été officiellement annoncé et nous attendons une confirmation de la LPPR. Mais l’objectif du ministère de doubler les fonds aux Instituts Carnot est toujours d’actualité, et passera par la LPPR. Les financements ne viendront pas du PIA 4, mais nous espérons néanmoins que les Carnot vont s’insérer dans ce programme. Les filières Carnot ont, par exemple, été financées par le PIA. La question va plutôt concerner la trajectoire de ce financement tout au long de la période de la LPPR, s’il va être par palier croissant, constant ou décroissant.

Les avancées sur les thèses Cifre répondent-elles à un besoin exprimé par les entreprises ?

D’abord, nous sommes favorables au soutien de la LPPR, ainsi que du Plan de relance, aux thèses Cifre. D’ailleurs, je rappelle que plus d’un tiers des thèses Cifre sont réalisées avec des Instituts Carnot. En ce qui concerne la création d’un contrat doctoral dédié, pour faciliter la réalisation de thèses avec une entreprise, je n’ai jamais constaté que ce fût un problème.

L’incitation pour les chercheurs, notamment financière, à davantage travailler avec les entreprises, peut-elle avoir un impact fort sur les collaborations ?

Aujourd’hui, l’évaluation de la carrière des chercheurs est fondée en grande partie sur ses publications scientifiques. Faciliter la venue de chercheurs du privé dans des laboratoires publics, et l’inverse, que ce soit par de l’intéressement ou par d’autres moyens, est positif. Cela permet, en prime, d’augmenter la confiance, ce qui est clé pour transformer une collaboration de court terme en une collaboration de moyen ou long terme. Cela étant, il ne faut pas que ces incitations fassent pencher la balance trop fort dans l’autre sens. La recherche partenariale doit se faire adossée à de la recherche d’excellence, et pas à la place. C’est pour cette recherche d’excellence que les entreprises nous contactent.

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