Chaire Fluidetronique : MMT et Arts et Métiers misent sur la complémentarité de leurs expertises

Moving Magnet Technologies (MMT), leader mondial dans la conception de solutions électromagnétiques appliquées à la mécatronique pour les mobilités et Arts et Métiers, via sa filiale AMVALOR, ont choisi de s’associer pour 5 ans au sein d’une chaire de recherche industrielle portant sur le développement de systèmes « fluidetroniques ».

L’inauguration officielle de ce partenariat stratégique a eu lieu sur le campus Arts et Métiers de Paris le 30 juin dernier. Une belle occasion de revenir sur les enjeux et l’originalité de cette chaire qui s’appuie sur la rencontre entre le savoir-faire mécatronique de MMT et l’expertise fluidique du laboratoire LIFSE.

Intégrer la fluidique aux solutions MMT : un enjeu stratégique

Alors que la PME créée en 1989 a su surfer avec succès sur la révolution des aimants à base de terres rares, en mettant notamment cette technologie au service de la dépollution des moteurs thermiques, l’électrification massive des véhicules la confronte aujourd’hui aux limites de ce modèle historique.

« Dans les véhicules électriques, les systèmes fluidiques sont désormais omniprésents. Du refroidissement des batteries à la gestion thermique de l’habitacle, en passant par le nettoyage des capteurs des véhicules autonomes, les applications se multiplient », explique Christophe ESPANET, Directeur R&D de MMT. « Nous sommes de plus en plus sollicités pour motoriser des pompes, des compresseurs, des vannes. »

Pour MMT, innover n’est pas un facteur de succès parmi d’autres : c’est l’ADN même d’une entreprise qui a choisi le licencing comme modèle économique. Les enjeux sont clairs : breveter les prochaines avancées et proposer les licences de ses nouvelles solutions innovantes à ses partenaires historiques comme à de nouveaux clients.

Pour Gaël ANDRIEUX, CTO du groupe SONCEBOZ , « intégrer la dimension fluidique représente une formidable opportunité de se positionner sur des marchés à plusieurs dizaines de millions d’unités par an », en proposant des systèmes électrofluidiques complets (intégrant moteur et pompe) à haute valeur ajoutée.

Le LIFSE, un partenaire idéal pour son expertise scientifique et son expérience de l’industrie

Dès lors que l’acquisition de compétences fluidiques est apparue stratégique pour l’entreprise, le partenariat avec le LIFSE s’est imposé comme une évidence.

« Dans la chaîne de valeur de MMT, il manquait une brique fluidique. C’est là que notre expertise vient s’intégrer », souligne le Professeur Smaïne KOUIDRI, enseignant-chercheur au LIFSE et responsable scientifique de la chaire. 

Avec sérénité et conviction, Gaël Andrieux déclare : « Nous voulons être meilleurs. Pour cela, il faut aller chercher les meilleurs ».

Il est vrai que le Laboratoire d’Ingénierie des Fluides et Systèmes Energétiques, labellisé Carnot ARTS, fait référence dans son domaine. « Nous avons bien sûr l’expertise scientifique internationalement reconnue de nos enseignants-chercheurs et des moyens d’essais considérables, mais nous avons aussi la culture du partenariat industriel. C’est vraiment un axe fort et historique de notre laboratoire », confirme le Professeur Sofiane KHELLADI, Directeur du LIFSE.

Avec deux autres grandes chaires industrielles en cours, impliquant des groupes leaders de l’automobile et de l’aéronautique, le LIFSE fait effectivement figure de champion de la recherche partenariale.

Des résultats très attendus

La chaire accompagnera donc pendant 5 ans, la montée en compétences fluidiques des équipes MMT : formations, travaux de R&D, soutien au recrutement de talents. Elle offrira aussi à MMT un accès privilégié aux équipements du LIFSE et connectera l’entreprise à la communauté internationale de la fluidique.
Les sessions de formation ont déjà commencé et la première thèse est lancée. Menée par Alexandre VUCEMILOVIC, elle porte sur une technologie de pompe régénérative, encore peu utilisée dans l’automobile. « Elle présente de nombreux avantages — compacité, simplicité, capacité de pression — mais son rendement reste limité. Mon objectif est de comprendre et d’optimiser les écoulements internes », explique le jeune doctorant devant le banc d’essai du LIFSE dédié à ses recherches.

Le champ d’exploration scientifique qui s’étendra également aux pompes volumétriques et centrifuges a pour finalité de garantir le point de fonctionnement avec le maximum d’efficacité énergétique. Cela passera par le développement de modèles physiques permettant une meilleure maîtrise du dimensionnement des pompes et l’analyse de leur fonctionnement hydrodynamique », explique le Professeur KOUIDRI. 

Les attentes industrielles sont à la hauteur des ambitions scientifiques. Gaël ANDRIEUX donne le cap : « Nous sommes convaincus que la fluidetronique, c’est l’avenir et il nous faut rapidement des produits à mettre sur le marché ».

Professeur Smaine KOUIDRI

Un exemple à suivre pour les PME

Laurent CHAMPANEY, Directeur Général d’Arts et Métiers, partage l’enthousiasme du CTO du groupe SONCEBOZ et tient à souligner l’exemplarité de la collaboration entre les deux partenaires : “Les PME pensent malheureusement encore trop souvent que les chaires de recherche industrielle sont un format réservé aux grands groupes. J’espère que l’exemple de MMT sera suivi par beaucoup d’autres. »

« C’est vraiment toute la stratégie de recherche partenariale du groupe Arts et Métiers qui est ici illustrée », expose Bertrand COULON, Directeur du développement de AMVALOR, la filiale de valorisation d’Arts et Métiers qui porte ce type de contrat pour le groupe. « Nous réussissons depuis plusieurs années à développer et renforcer des partenariats industriels pluriannuels et structurants autour d’axes de recherche à fort impact. »

Afin de proposer un format de collaboration adapté au besoin de souplesse et d’agilité d’une PME, AMVALOR a conçu un contrat sur-mesure : « Nous avons défini ensemble les premières lignes directrices, tout en gardant un maximum flexibilité  pour construire les actions futures en fonction de l’évolution des besoins de MMT”, précise Bertrand COULON.

Christophe ESPANET est convaincu : « S’il y a un message à faire passer, c’est celui-ci : c’est possible pour une PME de lancer une chaire avec un grand établissement comme Arts et Métiers. Selon moi, c’est dans ce type de partenariat que réside l’avenir de l’innovation industrielle en France ».

MMT et Arts et Métiers comptent bien prendre leur part dans la construction cet avenir industriel, en ouvrant la voie d’un nouveau cycle d’innovation pour la mobilité électrique et d’un modèle de recherche partenariale exemplaire.

Laurent CHAMPANEY, Directeur Général d’Arts et Métiers et Gaël ANDRIEUX, CTO du groupe SONCEBOZ

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